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Adrian Politowski – Umedia – Cinema et entrepreunariat

Intro

Bonjour, Vous êtes sur Radio Judaica, il est 16h. C’est le retour de passion profession après quelques semaines d’absence. Je suis heureux de vous retrouver et espère pouvoir vous faire entendre un peu de lumière dans ses jours difficiles. Toutes nos pensées vont bien évidemment aux victimes et à leurs familles.

C’est donc la 5ème émission de la saison. Après avoir reçu Sarah Daume qui nous a raconté son extraordinaire histoire de couple et d’entreprise et Southa Kanyavong et son retour aux sources, Anthony Klein et son choix difficile entre rockeur et joailler, Yohann Rimokh et sa rencontre passionnante avec le droit, Je reçois aujourd’hui Adrian Politowski, qui va nous raconter comment un passionné de cinéma est devenu un des entrepreneurs les plus successful de Belgique comme d’habitude, ce qui va nous intéresser c’est de vous faire découvrir une belle histoire humaine et professionnelle d’une personne… en espérant que cela puisse vous inspirer et vous aider dans votre propre vie ou dans les conseils que vous donnerez à vos enfants et vos amis.

Au-delà du bling bling, on va essayer d’aller en profondeur pour comprendre de la manière la plus vraie possible le REEL parcours de notre invité.

Alors bonjour Adrian, je vous laisse le micro pour vous présenter


Présentation Adrian

Bonjour, je m’appelle Adrian Politowski, né en Suède en 1978, mère polonaise, père du Bangladesh.

Marié à une femme exceptionnelle qui est aussi mon associée, Nadia, et j’ai un enfant de 3ans. Je dirige la société Umedia depuis maintenant 10 ans. Groupe qui englobe plusieurs activités dans le cinéma tel que la production, le financement ou les effets spéciaux. Le groupe a participé à plus de 230 films et est le leader en Belgique au niveau du Tax Shelter. Certains films récents: La Famille Bélier (sur les “écrans), le Grimoire d Arkandias, Grace de Monaco avec Nicole Kidman, The Artist qui a gagné 5 Oscars, Le Prénom, Boule et Bill, Yves Saint Laurent, John Wick, Les Aventures de Samy etc… La société emploie une centaine de personne avec notre QG à Bruxelles mais également des bureaux Paris, Londres et Los Angeles.

Décor
  • Je vous reçois aujourd’hui car j’aimerais beaucoup que vous puissiez partager avec nos auditeurs  votre parcours, qu’on peut qualifier d’exceptionnel, qui vous a amené à créer cette société UMEDIA. Commençons par le commencement, pourriez-vous nous expliquer le début de votre parcours?

– Premières années de ma vie en Pologne. Parents divorces. Ma mère et moi quittons la Pologne (loi martiale
– Ensuite Belgique
– Enfance heureuse grâce à une mère aimante
– Education primaire avec une pédagogie active

  • Pouvez expliquer à nos auditeurs la pédagogie active et ce que ça vous a apporté?

– Enseignement classique ­ tendance à mettre enfant en tant que spectateur.
– Pédagogie active ­­> enfant participe dans l’apprentissage + centrer sur l’épanouissement de l’enfant (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pédagogie_active ) ­­> une confiance en moi /autonomie
– Ecole secondaire internationale ­­> ouvre horizon sur le monde

  • Et donc vous décidez d’aller poursuivre vos études en Angleterre?

– Chance d’être accepté à Oxford ­ études d’ingénieur + études d’économie.
– J’y passe 6 ans

  • Pourquoi ne pas avoir étudié à Bruxelles?

Pour plusieurs raisons :
– Je voulais découvrir autre chose ­ partir à l’étranger
– Système d’éducation Belgique me convenait moins ­: pas suffisamment pragmatique
– Oxford ­ enseignement unique ­ personnalisé: les cours se font avec un mix de cours dans un amphi et plusieurs heures par semaines avec des cours quasi individuel 1prof pour 2 élèves. Environnent éducatif exceptionnel.

  • Pourquoi des études d’ingénieur?

Je ne sais pas. Facilité académique surtout dans les sciences. J’ai hésité à changer d’orientation dans ma première année… Je n’étais pas passionné ­ c’est probablement pour cela qu’après ces études. J’ai ensuite fait des études d’économie. Aussi, à ce moment-là, même si je rêvais de cinéma depuis l’âge de 16ans, je n’étais probablement pas encore prêt à me lancer.

  • Quel genre d’étudiant étiez-vous?

­Environnement universitaire anglais ­ développer le potentiel ­ possibilité d’explorer toute une série autre discipline et activités , soif de découvrir: journalisme, théâtre, étudiant en art, japonais, natation, boxe, etc…

­Beaucoup de fêtes!!

Retour

Vous êtes de retour sur Radio Judaica 90.2, il est 16h17, nous sommes en compagnie d’Adrian Politowski qui nous fait l’honneur d’être avec nous en studio aujourd’hui pour partager avec vous comment sa passion pour le cinéma l’a amené à créer une des entreprise les plus successful de Belgique

La création d’entreprise
  • Alors vous être fraichement diplômé d’oxford en ingénierie et économie, vous devez commencer à travailler!

– Ne connaissait personne dans le cinéma
­- Harcèle un producteur pour avoir un stage
– Commence un stage non rémunéré dans une société qui fait faillite
– Apprend énormément sur toutes les erreurs à ne pas faire qui bouillonne à la surface ­ formation d’entrepreneur accélérée
– Créer ma société de production et rapidement me dirige financement de film
– Je suis tout seul ­ jeune entrepreneur dans une industrie opaque, difficile à percer
– Rencontre une fille merveilleuse ­ aussi entrepreneur seule ­ basée à Bruxelles ­ entre aide
– Rapidement ­­on décide de monter un business ensemble

  • Combien d’idées vous avez “brassé” ?

­Beaucoup!! A ce moment il y avait une nouvelle loi en Belgique :­ le Tax Shelter ­permettant aux entreprises d’investir dans le cinéma contre une déduction fiscale. Très similaire de ce que je voyais en Angleterre.
“Tax Shelter” une ligne parmi beaucoup  sur ma To Do.
Explorions d’autres idées comme la gestion de catalogue photo en ligne etc…

  • Qu’est-ce qui vous décide vraiment d’y aller? cette question est très importante car dans nos auditeurs, il y a certainement des futurs entrepreneurs… qui se posent cette question…

Pour être entrepreneur, le plus difficile c’est de se lancer. Après cela on n’a pas le choix, on va de l’avant.
Hésiter trop longtemps à se lancer n’est jamais une bonne chose.­ Comme pour jolie fille que l’on veut aborder dans un bar, l’hésitation ce n’est pas bon.
­Maintenant, il faut avoir un certain tempérament pour être entrepreneur. Il faut le sentir. Appel de sirènes. Il faut le vouloir pour les bonnes raisons, c’est un style de vie difficile. Il faut oser et aimer prendre des risques. Risques calculés.
Savoir s’écouter, son intuition, clef.
­Savoir quelles personnes écouter et ne surtout pas écouter la plupart des gens qui sont là pour décourager
Vrai motivation. Si c’est juste pour se faire de l’argent, on n’a peu de chances d’avoir du succès ou d’être heureux. Important d’avoir une ou des motivations ultérieures.
Cela ne convient pas à la plupart des gens.
J’ai la croyance qu’en poursuivant ses rêves, on arrive toujours à être heureux.

  • Aviez-vous des fonds importants avant de commencer?

Non très peu.
Nous avons commencé l’aventure à trois avec 9000€ chacun.
J’ai dû les emprunter à Nadia (sa femme/associée)
Soutient de la SRIB après un an avec un prêt de 50k et ensuite un an après cela un deuxième prêt de 100k

  • Comment se passent les débuts?

Difficile.
A trois ­ meilleurs amis Jeremy Burdek et Nadia Khamlichi ­dans un bureau de 12m2.
Nouveau marché ­ far west ­ très agressif.
Aucun réseau
On a 24/25 ans et on prend l’annuaire de Solvay pour démarcher des directeurs financiers et des dirigeant d’entreprises pour leur vendre un investissement dans le cinéma
Beaucoup de gens nous découragent et de manière assez gratuite. Des gens parfois assez influents qui découragent, c’est difficile. Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris que souvent c’était par frustration personnelle plutôt que par le fait qu’ils ne croyaient pas en nous.
Heureusement, certains investisseurs croient en nous et investissent dans notre produit financier à destination de production. A la fin de la première année nous levons 1.05M€.
Ensuite à partir de notre deuxième année nous avons été le leader du marché Tax Shelter jusqu’aujourd’hui.

  • Si je comprends bien, c’est avec beaucoup de culot et de volonté que vous faites naitre cette société? Y­ a­t-il d’autres facteurs?

­C’est un des avantages de la jeunesse. On a moins peur et on se dit qu’on a rien à perdre.­ D’ailleurs c’est ce que je vois chez certains de mes amis qui ont le fantasme de devenir entrepreneur mais se disent qu’ils ont tout à perdre.
Pour moi cela m’a toujours paru bizarre, si on ne suit pas son rêve on a déjà perdu.

La croissance
  • Alors ça y est, l’entreprise est lancée, vous pouvez nous expliquer cette phase de croissance?

– ­Super, ­ça se passe mieux que prévu.
– Passe du temps à gérer quelque chose d’imprévu ­ la croissance
– Etant conservateur ­ avions toujours prévu le pire des cas mais pas le meilleure ­­ on se retrouve en permanence en sous-effectif ­> surcharge de travail… 100h/semaine
– Beaucoup de gens pense qu’ en tant qu’entrepreneur le résultat est proportionnel au temps de travail. C’est faux. Trop travaillé ­ erreur commune chez beaucoup de jeunes entrepreneur ­ enlève de la perspective par rapport à vers où on va et comment y aller. C’est clef.
– A ce moment-là ­ plus grand regret de mon aventure entrepreneuriale et la plus grande leçon: pas assez profité du chemin. Trop focalisé sur le résultat final. J’ai beaucoup travaillé sur moi-même pour devenir “émotionnellement” indépendant du résultat final et de profiter de chaque moment.
– Au niveau de l’entreprise les choses se passent à merveille. En 2004, nous levons 1M€ à investir dans des productions cinématographiques, en 2005, 5M€ et devenons leader du marché.
– Durant tout ce temps nous sommes restés leader en termes de levée de fonds Tax Shelter. Cela fait 3 ans que nous levons autour de 60M€ par an.
– Nous venons d’ailleurs de clôturer notre année avec une levée de fonds de 58M€. Le numéro 2 du marché, qui a eu une très bonne année a fait 40% de moins que nous.

  • Qu’est ce qu’au fond vous a fait réussir?

­A un niveau très terre à terre ­ nous avons pris la bonne approche sur le marché ­ ce qui nous a permis au niveau du Tax Shelter de rapidement devenir leader (au-delà même des banques qui se sont lancés) et garder ce lead. Pas seulement en terme de chiffre d’affaire mais également en terme de service et d’innovation.
En réalité ceci vient de plusieurs facteurs:
– Le cœur de notre réussite se trouve dans l’âme de nos sociétés.
– Notre culture d’entreprise (qui a aidé je pense à attirer des supers talents) se focalise sur l’épanouissement de nos équipes, culture méritocratique, poursuite de l’excellence, passion. Culture visant à développer le potentiel de chaque personne.
– Nos équipes­ exceptionnelles

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L’expansion
  • Votre rêve, faire de votre entreprise un “vrai” Studio de cinéma, vous décidez d’élargir les activités de base de la société

– Au début nous offrons un service: levée des fonds et de coproduire des films.
– Ensuite diversifions nos activités dans d’autres domaines du cinéma pour avoir un mix entre offrir du service et créer du contenu.
– Nous développons nos propres histoires pour les amener sur les écrans. Nous ouvrons un bureau à Londres qui siège notre bureau de production anglais et une activité de vente internationale de film, ouvrons une société de production en France et créons une société d’effet spéciaux en Belgique.
– La vision est de créer ce qu’on appelle un studio de cinéma ­ c’est à dire une groupe verticalement intégré qui combine plusieurs étapes de la fabrication et l’exploitation de film.

  • Quel est le rêve derrière ce studio?

­- Le premier rêve est de se lever tous les matins avec une excitation de continuer à construire
– Continuer à grandir en gardant la même âme d’entreprise
­- Créer et travailler sur des projets qui suivent notre ligne éditoriale ­ film commerciaux à destination du grand public

Bilan
  • Quel conseil donneriez-vous aux entrepreneurs/futurs entrepreneurs qui nous écoutent?

– ­Beaucoup pense que pour être entrepreneur qu’il faut attendre de trouver l’idée du siècle avant de se lancer. Beaucoup de sociétés n’ont pas inventé ce qu’ils faisaient ils ont juste trouvé un marché, une façon de faire qui était plus rapide ou moins cher ou plus efficace: Google ou Virgin sont des bons exemples.
– Garder un œil sur le long terme ­ prendre la perspective ­ erreur commune d’avoir trop le nez dans le guidon
– Ecouter l’opinion des gens mais prendre en compte sont ressenti ­ en d autre mot ne pas se laisser influencer. Suivre son intuition
– Ne pas avoir peur de l’échec ­: fondamentale pour apprendre et s’améliorer
­- Créer une société avec des valeurs et implémenter celles-ci tout au long ­avoir un but au-delà du profit. Pour moi, par exemple c’est d’une part créer un lieu de travail le plus efficace ET le plus épanouissant pour mes équipes.
– D’autre part le cinéma m’a beaucoup apporté dans ma vie: divertissement ou une ouverture d’esprit sur les gens, le monde, l’art. Si par mon travail j’ai la chance de contribuer à des films qui touchent certaines personnes comme j’ai été touché, je serais ravi.
– S’amuser en construisant sa société ­ prendre du plaisir. S’amuser, s’amuser, s’amuser!

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